De retour de la Belle Province

Six Amis de la nature de Colombes reviennent du Québec où ils viennent de passer une douzaine de jours en se joignant à un voyage organisé par la Fédération française des Amis de la nature et son association partenaire québécoise Loisirs Laurentides.

Un voyage inoubliable

Inoubliable en premier lieu par l’accueil chaleureux de nos amis québécois, Jacques, Kathleen, Ernest, Jean François, Caroline et Rémi qui nous ont accompagnés tout au long de ce voyage et nous ont fait découvrir leur province et plus particulièrement Les Laurentides, la ville de Québec et la Gaspésie, du moins un petit coin tellement ces régions sont vastes !

Mais aussi par l’hospitalité de Francine Asselin-Bélisle, présidente de Loisirs Laurentides et mairesse de Lac Saguay, qui nous a reçus à la cabane à sucre Chez Réal avec musiciens et violoneux. Une occasion de découvrir des spécialités québécoises où le sucré domine souvent le salé : la soupe aux pois, les oreilles du Criss, la tire d’érable sur neige, ...!

Inoubliable par les expériences que nous y avons vécues : la pêche hivernale à la truite chez les Amis d’O à Saint Donat, le traîneau à chiens aux Territoires Natures de Saint Rémi d’Amherst chez Jacques Paradis, pour certains d’entre nous notre premier essai, qui en ski de fond autour du Lac Légault, qui en raquettes au Mont Kaikops et sur le lac Feuillade.

Inoubliable aussi l’hiver québécois, la neige sèche qui ressemble à de la poudre, le Saint Laurent pris par les glaces, la banquise à Bic, la pêche à l’éperlan à travers les glaces du Saint Laurent à Rimouski.

Le canot à glace

Début février est la période du Carnaval. Deux journées à Québec nous permettent de vivre le Carnaval de Québec, en particulier sur les Plaines d’Abraham où de multiples activités hivernales rassemblent les québécois. Les rues sont parsemées de sculptures de glace. On y voit même des bars réalisés totalement en blocs de glace et servant du Caribou-chaud (une boisson apéritive légèrement alcoolisée).

Mais surtout, nous y découvrons une activité totalement inconnue chez nous : le canot à glace.

Le canot à glace, qui est maintenant un sport de compétition, fut pendant longtemps un élément essentiel dans la vie des insulaires et des riverains du fleuve Saint Laurent. Pendant l’hiver, c’était le seul moyen de transport et de communication entre les deux rives. Le service postal, le transport des vivres et des malades s’est longtemps fait grâce au canot à glace. Les embarcations en bois étaient lourdes et rudimentaires.

C’est en 1954, avec la première édition de Carnaval de Québec, que le canot à glace refait surface. Les canots de bois traditionnels font place aux canots de fibre de verre et de kevlar, plus résistants et plus légers, Depuis, c’est une des activités régulières au calendrier du Carnaval. Nous assistons aux préliminaires sur les Plaines d’Abraham, qui nous permettent d’observer de près le matériel et la technique. Mais la course consistant en la traversée du fleuve entre Québec et Lévis se déroule le dimanche et est suivie avec attention par notre groupe, qui ne manque pas d’encourager l’équipe de Jean François Dubé et de son fils Vincent aux cris de Riki, Riki, Rikirame !

"Mon pays ce n’est pas mon pays, c’est l’hiver "

Après ce court séjour en ville, les vastes espaces de la Gaspésie nous attendent, mais aussi le très confortable gîte du Mont Albert et les rigueurs exceptionnelles de cet hiver. Les plus « vaillants » tentent de monter en raquettes sur le mont Albert (1070 m). Ils doivent renoncer peu après avoir dépassé le refuge chauffé de la Serpentine, en raison du vent et des risques d’avalanches. Mais leurs efforts sont récompensés par l’observation de 3 cariboux. Autre sortie en raquette, réussie, jusqu’au sommet du mont Hog’s Back (830 m) dans la réserve faunique des Chic-chocs, d’où le temps clair nous permet de voir l’ensemble du parc de la Gaspésie. Surprise le dernier jour, un avertissement de froid intense pour toutes les régions du Québec et notamment la Gaspésie nous incite à reprendre la route vers Québec prématurément. Le trajet est long, de très fortes rafales de vent soulèvent la neige et rendent la visibilité presque nulle. Le mercure descend au dessous de -23 ° et, avec le facteur vent, la température réelle oscille autour de -40 °. Heureusement les québécois sont très rodés à ces difficiles conditions et nous égayons les minibus de chansons, les discussions sont animées.

Nous quittons Québec le vendredi 14 février par -29° sans facteur vent.

La lecture des journaux nous a montré que nos cousins québécois ont des préoccupations de société similaires aux nôtres.

Le jour de notre retour se déroulent d’importantes manifestations contre la guerre en Irak, un sujet de préoccupations que nous avons partagé avec nos amis québécois. Et nous apprenons qu’à Montréal 150 000 personnes ont bravé le froid intense pour demander au président des Etats Unis de retenir ses missiles (La Presse - 16/02/2003).


L’environnement au Québec

Un immense territoire avec des tâches blanches, les lacs et les rivières, et des étendues noires, la forêt : c’est la première image du Québec aperçue des hublots de notre avion avant d’atterrir à Montréal. La nature au Québec est vaste, exploitée, utilisée, mais elle est très peu protégée. Pourtant des signes encourageants se font jour grâce à l’action d’associations. Des gros projets sont abandonnés tels la construction de 36 centrales hydroélectriques ou combattus comme l’exploration en vue d’exploitation gazière et pétrolière dans le golfe du Saint Laurent. La Gaspésie s’est donnée récemment le développement de l’énergie éolienne comme créneau et la centaine d’éoliennes alignées à Cap-Chat constitue le plus important parc éolien du Canada. Des réactions se font entendre concernant la pratique de la motoneige dans les parcs comme celui du Mont tremblant ou celui du Petit Train du Nord dans les Laurentides alors que le ministère du Tourisme du Québec fait l’éloge des 33 500 kilomètres de sentiers de motoneige pour attirer les touristes.

4,8% seulement du territoire du Québec est protégé et donc soustrait à toute forme d’exploitation ou de développement industriel. Ce voyage nous a permis de découvrir deux des parcs du Québec : le parc national du Bic (33 km2) et celui de la Gaspésie (802 km2). La Société pour la nature et les parcs du Canada (SNAP), le regroupement québécois des groupes écologistes (RQGE), l’Union québécoise de conservation de la nature (UQCN) et la section québécoise du Fonds mondial pour la nature (WWF) agissent pour inciter le Québec à se doter non seulement d’une superficie globale d’aires protégées comparables à la moyenne des grands pays du monde, mais aussi pour que les terres mises en réserve embrassent de grands écosystèmes.

Lors de nos nombreuses rencontres avec des élus, des associations, de simples citoyens québécois, Michèle Davieau, vice-présidente de l’Internationale des Amis de la nature n’a pas manqué de remercier pour l’accueil extrêmement chaleureux qui nous était fait, puis de poursuivre patiemment la démonstration de nos objectifs communs et de l’intérêt de rejoindre la grande famille Amis de la nature dans le soutien de la défense de l’environnement.

L’Association Loisirs Laurentides, qui nous a reçus, a maintenant 32 ans. Elle provient du regroupement d’associations de loisirs laïcs et coordonne les activités sportives de 150 associations membres. Elle siège au conseil d’administration du comité régional de l’environnement des Laurentides. Avec une soixantaine d’autres associations représentant un large éventail d’intérêts culturels, géographiques ou économiques, elle s’est joint aux efforts des quatre associations citées ci-dessus pour l’avancement du dossier des aires protégées au Québec.

Loisirs Laurentides est l’association partenaire de l’Internationale des Amis de la nature au Québec.


Jean François et Odile, Bernard et Marie Odile, Bernard et Martine

Vous y étiez ? Vous en rêvez ? Grâce à Jean François et Bernard,
nous vous proposons quelques photos.